Philosophie erreur

décembre 2, 2018 Non Par admin

Table des matières 1. 1 Introduction 2. 2 Erreurs et points de vue 1. 2.1 Les raisons et les causes (compréhension et explication) 2. 2.2 Explication causale des croyances 3. 2.3 Explication rationnelle des croyances 3. 3 Persuader et convaincre 4. 3.1 Persuader : langage et manipulation 5. 3.2 Convaincre : départager la vérité et l’erreur 6. 3.3 Résumé etenjeu : liberté et vérité 7. 3.4 L’autocontradiction performative 4. 4 ConclusionA Chacun sa vérité II
Le retour
« A force de répétitions et à l’aide d’une bonne connaissance du psychisme des personnes concernées, il devrait être tout à fait possible de prouver qu’un carré est en fait un cercle. Car après tout, que sont « cercle » et « carré » ? De simples mots. Et les mots peuvent êtrefaçonnés jusqu’à rendre méconnaissables les idées qu’ils véhiculent. »? Joseph Goebbels (Ministre de l’information et de la propagande du IIIe Reich) « Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté. » Confucius « Rappelez-vous tout simplement qu’entre les hommes il n’existe que deux relations : la logique ou la guerre. Demandez toujours des preuves, la preuve est la politesseélémentaire qu’on se doit. Si l’on refuse, souvenez-vous que vous êtes attaqués, et qu’on va vous faire obéir par tous les moyens. Vous serez pris par la douceur ou par le charme de n’importe quoi, vous serez passionné par la passion d’un autre. »
Paul Valéry Introduction
Le relativisme, le fait de considérer que « chacun a sa vérité », peut être considéré comme une façon d’exprimer une exigence detolérance, suivant la définition suivante : Une personne est tolérante si et seulement si elle ne critique pas les opinions des autres personnes.
Cette thèse exprimerait en quelque sorte un idéal démocratique de tolérance et de pluralisme (un système d’organisation politique qui reconnaît et accepte la diversité des opinions et de leurs représentants). Chacun a le droit de croire ce qu’il veut.Cette thèse est soutenue par un argument moral, que les gens acceptent souvent implicitement : [1] Les différences d’opinions manifestent la liberté des personnes.

[2] La liberté des personnes est un droit, une chose digne de respect.

[3] Or, critiquer (négativement), c’est nier le droit de l’autre à s’exprimer et à penser.

Donc

[4] Il ne faut pas critiquer les opinions d’autrui.Ainsi, il nous faudrait accepter les opinions des autres, les respecter, en tant qu’elles sont l’expression de leur liberté. Le relativisme justifierait ce pluralisme en rappelant qu’aucune idée ne vaut mieux qu’une autre et qu’il serait présomptueux de critiquer une croyance.

Mais si nous reprenons les conclusions de nos cours précédents, il semble que nous aboutissions à un dilemme : (1) Toutn’est pas vrai (il faut critiquer l’erreur).

(2) Il faut être tolérant (il ne faut pas critiquer).
L’incompatibilité vient du fait qu’en acceptant la vérité, il semble qu’on accepte la critique de l’erreur. Alors, faut-il choisir entre (1) et (2) ? On pourrait accepter l’une ou l’autre branche du dilemme et renoncer à l’autre : être tolérant mais ne plus se préoccuper de la vérité, sepréoccuper de la vérité, au risque de l’intolérance, privilégier la vérité à la liberté ou l’inverse. Mais faut-il privilégier la liberté ou la vérité ? Sont-elles des valeurs incompatibles ? Autrement dit, les deux branches du dilemme sont-elles vraiment incompatibles ? Ne faut-il pas plutôt redéfinir la notion de tolérance ? Erreurs et points de vue
Commençons par nous demander d’où vient lamultiplicité des points de vue, si nous acceptons l’idée qu’il existe une vérité universelle.

S’il y a une multitude de croyances incompatibles, c’est sans doute que certaines sont fausses, voire qu’elles le sont toutes. Expliquer les différences de point de vue et la diversité des croyances, c’est s’attacher à comprendre l’origine de l’erreur. Traditionnellement, on attribue deux origines…