L’industrie textile

décembre 1, 2018 Non Par admin

Introduction générale

Les secteurs du textile et de l’habillement des pays anciennement industrialisés ont été, au cours des décennies passées, particulièrement affectés par l’émergence de nouveaux concurrents. Tout d’abord il y a eu, avant-guerre, l’émergence du Japon, puis celle des nouveaux pays industrialisés d’Asie dans les années 60 et 70, enfin, depuis les années quatre-vingts, laChine et les pays d’Asie du sud-est. Ils seront suivis sans doute par l’Inde et tout le sous continent indien.

Très tôt, les Etats-Unis ont réagi à cette concurrence en mettant en place des instruments de protection, sous forme de tarifs élevés en 1935, et de restrictions volontaires à l’exportation négociées avec le Japon en 1937. Le terme de market disruption utilisé pour justifier cette forme deprotection sous-entendait que l’on avait affaire à une concurrence à la fois déloyale et brutale. En 1961, le Président Kennedy, soucieux de gagner les voix des Etats du sud des Etats-Unis, parvint à imposer, en nouant une alliance stratégique avec les pays du marché commun européen, le premier accord multilatéral sur le textile (en fait il s’agissait de la filière coton): le STA (Short TermArrangement) qui fut suivi en 1962 par le LTA (Long Term Arrangement).

Par la suite les Etats-Unis échouèrent en 1964 et en 1965 à mettre en place un système similaire pour la filière laine. En 1973, le premier Accord Multifibre (AMF) fut signé: des quotas bilatéraux sur les quantités exportées étaient imposés par les pays développés aux pays en développement, essentiellement les pays d’Asie.L’objectif affiché était de parvenir à une libéralisation progressive et contrôlée des échanges, évitant des chocs trop importants sur les marchés. Un Textile Monitoring Body fut créé pour exercer une surveillance multilatérale pour le suivi de la mise en œuvre de l’accord. Prorogé à trois reprises, l’AMF a profondément bouleversé les conditions de la concurrence, non seulement entre pays développés etpays en développement mais aussi au sein de chacun de ces groupes.

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Au cours des négociations de l’Uruguay round, les pays participants se sont mis d’accord pour réintégrer progressivement le secteur dans les règles de nondiscrimination du GATT : l’ATV (Accord sur le Textile et le Vêtement) (ou ATC Agreement on Textile and Clothing) fixe les conditions de cette réintégration en 2005. Enéchange de l’accord sur la protection de la propriété intellectuelle, les pays développés s’engagent à réduire leur protection sur le textile et l’habillement. Après avoir largement suivi l’accélération de la révolution industrielle à la suite de la mécanisation, l’industrie du textile a connu une poussée cruciale de son développement .Beaucoup d’entreprises sont menacées depuis l’expiration del’Accord multifibres. À la fin de 1994, les É. U., l’UE et le Canada ont signé l’Accord sur les textiles et les vêtements, qui visaient une transition graduelle de l’industrie, pour la faire passer de l’ancien Arrangement multi fibres à un monde où l’OMC serait l’organisme parapluie de tout le commerce des textiles, ainsi que limiter temporairement les exportations de la Chine et de l’Inde afin de donneraux producteurs des économies avancées le temps de s’adapter à un marché libéralisé, tout en permettant l’émergence des industries textiles de pays en développement plus petits. Les fabricants nord américains et européens se sont souvent tournés vers des produits à forte valeur ajoutée pour devancer le changement, et l’essentiel de ce qui sort aujourd’hui des manufactures de ces régions du mondeest soit de très haute qualité, soit à forte productivité, ou un alliage de ces deux critères. En même temps, beaucoup de pays plus petits ont développé leurs industries textiles pour combler l’écart créé par les contingents entre l’offre et la demande mondiale de vêtements bon marché. Comme cela se produit souvent avec les politiques bien intentionnées des gouvernements, celle ci n’a pas…