Le bruit au travail

novembre 28, 2018 Non Par admin

Le bruit au travail et le bruit ambiant
L’expression brouhaha de la ville évoque aussitôt l’agitation, l’affairement et le remue-ménage de la vie urbaine, les foules de piétons et de voitures, de commerçants et de clients, les bandes de chahuteurs et de fêtards. Dans la Rome antique, le cliquetis des roues métalliques des chars sur les pavés dérangeait tellement les habitants et perturbait à telpoint leur sommeil que des lois furent adoptées pour réduire la circulation. Dans l’Europe médiévale, certaines villes interdisaient la circulation à cheval et en voiture pour protéger le sommeil des habitants.
Les problèmes provoqués autrefois par le bruit sont sans commune mesure avec ceux dont souffre la société moderne : le vrombissement des avions, le vacarme de camions lourdement chargés,le martèlement et le sifflement des usines constituent le fond sonore de notre vie. Or, non seulement ce bruit est gênant, mais il peut compromettre la santé et il ne fait qu’augmenter avec le développement économique.
IMPACT SUR LA SANTE
Le fait que le bruit est non seulement une nuisance mais encore une menace grave pour la santé n’est reconnu que depuis peu, et l’on pense aujourd’hui que leseffets sur la santé de l’exposition au bruit constituent un problème de santé publique de plus en plus important.
Le bruit peut être à l’origine de déficits auditifs, gêner la communication, perturber le sommeil, avoir des effets cardio-vasculaires et psychophysiologiques, compromettre la qualité du travail et provoquer des réactions d’hostilité ainsi que des changements du comportement social.La principale conséquence sociale des déficits auditifs est l’incapacité à comprendre la parole dans des circonstances normales, ce qui est considéré comme un grave handicap social.
• A travers le monde, on estime à quelque 120 millions le nombre de gens qui présentent des difficultés auditives invalidantes (réf. Lignes directrices, p. X).
• Plus de la moitié des Européens vivent dans un milieubruyant ; pour un tiers d’entre eux, le niveau sonore la nuit perturbe leur sommeil (réf. Lignes directrices, p. XII).
• En 1990, aux Etats-Unis d’Amérique, environ 30 millions de personnes étaient exposées chaque jour au travail à un niveau de bruit supérieur à 85 dB, contre plus de 9 millions en 1981 — il s’agissait dans la plupart des cas de travailleurs des industries de production et detransformation (réf. Sources de bruit, p. 85).
• En Allemagne et dans d’autres pays développés, jusqu’à 4 à 5 millions de personnes, soit 12 à 15 % de la population active, sont exposées à des niveaux de bruit supérieurs à 85 dB. En Allemagne, un déficit auditif acquis lié au bruit qui entraîne une réduction d’au moins 20 % de la capacité de travail rémunéré peut être indemnisé ; en 1993, près de12 500 nouveaux cas de ce type ont été enregistrés (réf. Sources de bruit, pp. 85 et 86).
• Une exposition prolongée ou excessive au bruit ambiant ou au bruit sur le lieu de travail peut provoquer des pathologies permanentes comme hypertension ou cardiopathies ischémiques (réf. Lignes directrices, p. XII).
• Le bruit peut avoir un effet négatif sur la qualité du travail, par exemple sur lalecture, la concentration, la résolution des problèmes et la mémoire. Les déficits dans ce domaine peuvent être à l’origine d’accidents (réf. Lignes directrices, p. XII).
• Un niveau de bruit supérieur à 80 dB peut rendre agressif (réf. Lignes directrices, p. XIII).
• La demande de tranquillisants et de somnifères, l’incidence des symptômes psychiatriques et le nombre d’admissions dans deshôpitaux psychiatriques donnent à penser qu’il y a un rapport entre le bruit ambiant et les problèmes de santé mentale (réf. Lignes directrices, p. XII).
Alors que, dans le monde développé, les déficits auditifs concernent le plus souvent le milieu professionnel, dans les villes du monde en développement les problèmes sont pires puisque le bruit ambiant accroît ces déficits.
LE SON ET L’OREILLE
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