Explication « mon rêve familier » paul verlaine

novembre 28, 2018 Non Par admin

SEANCE 3
ETUDIER UN POÈME
LA FEMME RÊVÉE

Mon rêve familier

1 Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

5 Car elle me comprend, etmon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l’ignore.
10 Son nom? Je me souviens qu’il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que laVie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul Verlaine, Poèmes Saturniens,
« Melancholia », VI, 1866. Mon rêve familier

ETUDE
1. Dans un paragraphe rédigé et structuré, décrivez la structure dupoème et ses particularités sonores.

2. Identifiez et résumez la situation d’énonciation. Quelle est l’implication de l’auteur ?

3. Quel est le sujet de ce poème ?

ANALYSE
4. Repérez les répétitions et expliquez leur effet.

5. Analyser les valeurs de l’exclamation et des interrogations.

6. Quel est le rôle de la femme ?

7. Quel est le rapport au temps ?

8. Quelle est laplace des sentiments ?

DEVELOPPEMENT
9. Rédigez l’introduction d’une lecture analytique du poème après avoir trouvé 2 axes de réflexion à partir de vos réponses.

10. Faites une recherche sur l’auteur pour compléter votre présentation.

Etude du poème :

1. Le poème « Mon rêve familier » de Paul Verlaine, extrait du recueil Poèmes saturniens, chapitre VI, Melancholia, (1866), est une formefixe : le sonnet. Il est ici composé de deux quatrains, deux tercets et écrit en alexandrins (12 syllabes).
Les rîmes sont embrassées et identiques dans les quatrains (ABBA/ABBA), suivies et plates aux vers 9 et 10 (CC) et alternées ou croisées (E/D/E) dans le dernier tercet. Les rimes dans les quatrains sont riches (vers 2, 3, 6 & 7) car elles comportent 3 sons communs (m/è/m) ou suffisantes auxvers puisqu’elles n’ont que 2 sons communs : « r/an ». Celles qui se trouvent dans les tercets sont également des rimes suffisantes, avec par exemple, aux vers 9 et 10 les sons : « o/r ». Dans l’ensemble du poème, les rimes sont féminines car elles se terminent par un « e » muet sauf dans les vers qui encadrent les quatrains où il s’agit de rimes masculines (ant/ent).
Les pauses et les césuressont placées au milieu (ici à l’hémistiche) des vers qui se suivent dans toutes les strophes. On peut voir plusieurs enjambements, au début des 1ère et 2ème strophes ou à la fin de la dernière strophe ainsi qu’un contre-enjambement au vers 10.
On trouve aussi plusieurs figures de styles : un chiasme au vers 2 et des parallélismes dans les vers suivants de ce quatrain. On relève, dans les tercets,des comparaisons ou métaphores (« comme ceux des aimés que la Vie exila » ou le « regard des statues »), un oxymore (« doux et sonore ») ou encore des euphémismes par exemple des chacun de leurs derniers vers.
Pour finir, on notera les deux questions rhétoriques dans la troisième strophe et deux répétitions dans les quatrains. En effet, la conjonction « et »apparaît six fois dans la premièrestrophe et, dans le second quatrain, le «pour elle seule » anaphorique est répétée trois fois. En ce qui concerne les répétitions de sons, les principales sont des assonances en « an » et « è » et des allitérations en « m », « p » et « t » dans les quatrains.

2. Dans ce poème, le poète est directement impliqué (vers 1 « Je »). Il raconte son propre rêve (cf. le titre) dans lequel il occupe une…