Stigmate
STIGMATE, Erving Goffman
Introduction
Erving GOFFMAN est un sociologue américain d’origine canadienne. Il est né en 1922 et mort en 1982. Il a été professeur à l’université de Berkeley pendant 20 ans et à l’université de Pennsylvanie à l’âge de 46 ans. Il a crée l’étude, en sociologie, des rencontres sociales et publiques. Il analyse des conduites de rencontre à partir de signesexternes (paroles, gestes, postures, etc.) et il identifie des « rites d’interactions » dont le but est d’informer sur la position et les intentions des individus dans une situation donnée.
De plus, GOFFMAN travaille sur la notion d’interaction en plaçant ce principe dans la formation de l’identité. Il fait partie du courant interactionniste qui est basé sur le jeu d’attention porté surl’autre, de l’agissement en fonction de l’autre. C’est un courant qui examine les conditions du vivre ensemble.
Pour GOFFMAN le monde social se construit dans ce rapport aux attentes alors il dépend de la capacité des individus à se composer dans un monde qui n’est plus q’une juxtaposition des rôles.
Stigmate, les usages sociaux des handicaps paraît en 1963. Le terme stigmate est un termed’origine grec qui désigne des marques corporelles destinées à exposer ce qu’avait d’inhabituel et de détestable le statut moral de la personne stigmatisée (« stigma » en grec signifie « marque physique d’avilissement »)
Le procédé de GOFFMAN est basé sur un certain nombre de concepts donnant ainsi une grille d’analyses. Il essaie de définir les types de personnes à partir d’un ensemble desituation. Il fait une typification de la réalité.
Dans ce livre il développe la théorie sur l’identité et la notion de déviance, il se demande si l’individu stigmatisé, déviant joue un rôle social.
Selon GOFFMAN, un individu est dit stigmatisé lorsqu’il présente un attribut qui le disqualifie lors de ses interactions avec autrui. Chaque individu est plus ou moins stigmatisé en fonctiondes circonstances, mais certains le sont plus que d’autre. Le stigmate est donc ce qui disqualifie et empêche pleinement une personne d’être acceptée par la société.
I. DEFINITIONS ET CONCEPTS SELON GOFFMAN
1) L’identité sociale
L’identité sociale est ce qui permet de classer les individus en différentes catégories. Chaque catégorie sociale correspond à un groupe social oùse dispose les personnes.
L’identité sociale à deux dimensions : l’une est virtuelle, l’autre réelle.
L’identité sociale virtuelle est celle qu’autrui accorde à un inconnu sur la base de son apparence comme l’illustre l’exemple de GOFFMAN où il évoque le rapport que nous pouvons avoir avec les personnes aveugles. En effet, on a tendance à s’adresser aux aveugles en criant, comme s’ilsétaient sourds ou en essayant de les soulever, comme s’ils étaient infirmes.
Face à une personne présentant une différence nous basculons dans des préjugés. C’est notre imaginaire qui prime sur notre rationalité.
L’identité sociale réelle est l’ensemble des caractéristiques qu’un individu possède et que l’on peut prouver car on le voit. Par exemple un handicapé correspond à unereprésentation sociale propre qui en fait un être « normal », c’est à dire conforme à ce que les conventions sociales affirment pouvoir attendre d’un handicapé. Les capacités réelles de l’handicapé constituent ce que GOFFMAN appelle « l’identité sociale réelle ».
2) L’individu stigmatisé
L’auteur définit deux sortes d’individu stigmatisé : l’individu discrédité et l’individu discréditable.L’individu discrédité pense que sa différence est connue de tous et est visible, qu’elle le devance. Toute personne se révélant visiblement différente est porteuse d’un stigmate qui le discrédite aux yeux des normaux et donc, en fait un individu « déviant », ce qui a pour conséquence directe son exclusion sociale.
L’individu discréditable est une personne susceptible d’être…