Zola la fortune des rougon

novembre 23, 2018 Non Par admin

INTRODUCTION :

Situation du passage :
Ce passage appartient au chapitre 1 qui relate la journée du 7 décembre 1851. Ce chapitre est le point de rencontre entre deux histoires; M et S, et l’histoire du coup d’Etat de Napoléon III, vu de province avec le soulèvement des républicains.

Intérêt du passage :
On a la présentation d’un personnage important du récit: la C des insurgésrépublicains. Cette C apparaît dans presque tous les chapitres du livre, à tous les moments clés du récit. Elle reflète la chronologie des évènements centraux depuis le dimanche soir jusqu’au dimanche 14 où les insurgés se font massacrer.

PLAN :

1°) La colonne des insurgés surgit de la nuit
2°) La colonne héroïque

1°)
La colonne est annoncée comme une masse en mouvement chantant la Marseillaise.A A) Une masse en mouvement

C’est une masse humaine:
Ce qui apparaît d’abord, c’est cette idée de masse, de groupe; on parle, en effet, « de bande »(1), « petite armée »(30), « masse noire »(6) qui sont des termes collectifs. De plus, on utilise des pluriels: « les flots vivants »(5), « les insurgés »(25). Cette masse nous est présenté soit comme énorme: « quelques milliers d’hommes »(3), « peupleinnombrable »(24), « flots vivants »(5), « masses »(6), soit comme réduite: « la bande »(1), « la petite armée »(30). Elle nous est présenté également comme organisé: « petite armée »(30), « derniers bataillons »(9), ou encore sans aucune organisation: « la bande »(1), « la coulée grouillante »(36), « masses noires »(6), « flots vivants »(5).

Les hommes sont à peine visibles:
Termes de « masses noires »(6), « peupleinvisible »(24), « indistincte dans l’ombre »(37), « cachés »(27). Ils sont à peine éclairés par « les bleuâtres clartés de la lune »(23). Le symbolique: le peuple qui était resté longtemps caché et qui ne pouvait se faire entendre, sort de l’ombre et fait entendre sa voix: la Marseillaise

Une foule en mouvement:
La foule descend le coteau pour arriver à la Viorne: « la bande descendait »(1), « descendit lacôte »(31), « approchaient du pont »(37). C’est un mouvement rapide: « torrent »(4), « flot »(4), « tempête humaine »(8). C’est un mouvement ininterrompu: « qui semblait ne pas devoir s’épuiser »(5). Ce mouvement symbolique, c’est la République en marche et cette mobilité est exactement à l’opposé des bourgeois de Plassans (conservateurs)
Mais cette colonne est surtout perçue par son chant.

B) LaMarseillaise

Le chant monte et envahit l’espace:
Le chant va aller en crescendo: « les chants enflaient de plus en plus »(7), « il y eut un éclat assourdissant »(9), et ce chant envahit l’espace, il envahit le ciel: « emplit le ciel »(10), la terre: « elle ralentit jusqu’aux entrailles »(15), l’eau: « au fond des creux de la Viorne »(25), l’air: « dans l’ébranlement de l’air et du sol »(29).

La Marseillaiseest un chant de guerre:
La Marseillaise est un chant guerrier qui est accompagné des instruments qui suivent les troupes: les cuivres: « sécheresses de cuivre »(12), le tambour: « ainsi qu’un tambour que frappent les baguettes »(14), trompette: « monstrueuses trompettes »(11). Il y a une allitération, les sons du tambour qui reviennent dans les mots: « roulait »(4). Egalement chant guerrier car: « noteardente du chant national »(16), « vengeance et liberté »(30). C’est un chant qui est crié: « la campagne criait »(29), « le rugissement populaire »(31), « la longue coulée mugissante »(36). Violence dans la façon de chanter ce chant. La M a toujours été considéré par les gouvernements comme chant révolutionnaire et Napoléon III l’ a remplacé par un autre.
On a affaire à une masse en mouvement caractérisépar un chant. Le narrateur veut montrer que le peuple surgit de l’ombre où il s’était caché, muselé par les pouvoirs successifs. Il surgit enfin (insurgés < insurgere = se mettre debout, se lever). 2°)
A) La bande des insurgés est perçue par S: focalisation (point de vue)

S et M regardent cette foule:
« S, blanc d’émotion, écoutait et regardait »(34). Il observe de l’extérieur. La colonne…