Strategie
Éric de La Maisonneuve
Précis de stratégie
Cinq éléments pour agir
Précis de stratégie
Éric de la MAISONNEUVE
Précis de stratégie
Cinq éléments pour agir
Du même auteur : Stratégie, crise et chaos, Economica, 2005. Incitation à la réflexion stratégique, Economica, 1998.
© Dunod, Paris, 2008
ISBN 978-2-10-053585-9
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
1 8 12 17 21 2431 33 37 37 44 54 65 68 75 77 80 83 89 93 93 97 102 106
Boîte à outils de la stratégie Voies et moyens
1 La problématique : « agir ensemble »
Équations Éléments de méthode Cohérences Stratégie, éthique et jeu
2 La matrice stratégique : « cinq éléments »
Projet Organisation Situation Technique Méthode
3 Le mécanisme de l’action
Combinaison des moyens Déclinaison des buts Démarche et« champ » stratégique Invariants
4 Modernité et crise de la stratégie
Facteurs de la modernité Crise de la stratégie Marécage stratégique Crise des civilisations
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PRÉCIS DE STRATÉGIE
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Stratégies comparées
Le système chinois Le système occidental Comparaisons
6 Penser la crise
113 117 127 132 145 152 160 167 170 183 195 199
Appréciation de situation Prévention etmédiation
7 La reconstruction stratégique
Évolution de la matrice Le champ stratégique rénové
Conclusion Bibliographie sélective
INTRODUCTION
L
a stratégie est à la mode. Le mot, à défaut de la chose, est devenu le sésame de tout enseignement qui se veut moderne en même temps que la clé d’accès à toute structure entrepreneuriale. Pas de mastère aujourd’hui qui ne se revête d’habitssoi-disant stratégiques, pas d’organisme sans direction de la stratégie ; alors que d’un côté la stratégie ne relève d’aucun domaine universitaire, qu’elle n’est enseignée en tant que telle et n’est un sujet de recherche dans aucune Faculté ; et que d’un autre, celui de l’entreprise, sa supposée « direction » recouvre des champs très variables, allant selon les cas des ressources humaines à lacommunication en passant par la recherche ou le marketing. Ici on l’utilise comme un procédé technique ; là on s’en mé?e et on se garde bien de s’aventurer dans une ré?exion trop théorique. C’est dire que, si le mot paraît plein d’importance, la chose n’est guère précise et mériterait sans doute d’être mieux identi?ée et, si possible, explicitée. « Préciser », tel est l’objet de cet ouvrage. Loin desrecettes et autres martingales que notre époque
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PRÉCIS DE STRATÉGIE
pressée et consumériste pousse à proposer au chaland, l’ambition de ce livre se limite à rappeler une exigence puis, dans sa logique, à analyser les conséquences qui en découlent. L’exigence première est qu’il faut penser stratégiquement. En effet, nous sommes condamnés à « agir ». C’est le destin de tout groupe humain quivit, évolue, se meut dans l’espace et dans le temps, en réaction aux événements, en fonction des idées et des volontés humaines de les faire aboutir. Et pour éviter que cette collectivité humaine aille n’importe où, fasse n’importe quoi, s’engage sur des chemins de traverse ou dans des impasses, cet « agir » doit être « pensé ». Il faut absolument le concevoir, le plani?er, en préparer laconduite et ce, quoi qu’il advienne, malgré les circonstances, souvent contre les « autres », avec toutes les dif?cultés et les obstacles que suppose un tel exercice. Répétons-le : il faut « penser stratégiquement ». Cette exigence n’est plus respectée de nos jours. Nous sommes entrés – les pays de civilisation occidentale en tout cas – dans une période (qui se prolonge) de vacuité stratégique : lapensée de l’agir y est devenue quasiment inexistante. Sans caricaturer la situation, on peut toutefois tenter de l’expliquer. Ce vide a une cause générale – l’aspiration cyclonique qu’a déclenchée la « modernité » – et une origine plus particulière – la ?n de la guerre froide – avec l’extinction de l’antagonisme idéologique qui structurait et rationalisait les rivalités de
Introduction
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