Republique

décembre 20, 2018 Non Par admin

Version électronique de « La république » en français Platon texte fourni par Kaunas 538 pages TELRI project FRW214 A n’utiliser que dans un but de recherche académique et d’enseignement après accord du dépositaire des droits. Source: Platon La République : du régime politique Paris, , 1993 : édition de la présente traduction française 2-07-032804-X Texte collecté dans le cadre du projet TELRI.Marqué jusqu’au niveau de la phrase avec indication des citations. CRIN, Vandoeuvre français dialogue justice injustice cité éducation

LIVRE I

1. 327 J’étais descendu, hier, au Pirée avec Glaucon fils d’Ariston. Mon intention était d’adresser un voeu à la déesse ,et en meme temps je voulais voir la fete: comment allaient-ils s’y prendre, vu qu’ils la célébraient pour la première fois ? Sansdoute, je trouvai belle la procession des gens du pays, elle aussi, mais ne me parut pas moins adaptée à la fête la façon dont défilèrent les Thraces. Une fois nos voeux adressés, et le spectacle regardé, b nous repartions vers la ville. Or, nous voyant de loin nous hâter de rentrer chez nous, Polémarque fils de Céphale fit courir son petit serviteur pour nous inviter à l’attendre. Le petit,m’attrapant par-derrière par mon manteau:  » Polémarque, dit-il, vous invite à l’attendre…  » Alors je me retournai, et lui demandai où était le maître lui-même.  » Le voici, dit-il, il arrive derrière moi. Allez, attendez. – Eh bien nous attendrons  » , dit Glaucon. Et un peu plus tard arriva Polémarque, c et avec lui Adimante le frère de Glaucon, Nicératos fils de Nicias, et quelques autres. Ilsrevenaient juste de la procession. « Polémarque dit alors: – Socrate, on dirait que vous vous hâtez de rentrer en ville. – Ta conjecture n’est pas fausse, dis-je. – Et vois-tu combien nous sommes ? dit-il. – Impossible de ne pas le voir ! – Alors, dit-il, ou bien montrez-vous plus forts que les hommes que voici; ou bien restez ici. – Ne reste-t-il pas une autre solution, dis-je, à savoir de réussir à vousconvaincre

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qu’il faut nous laisser partir ? – Sans doute, dit-il, seriez-vous capables de convaincre des gens qui ne vous écoutent pas ? – Non, certainement pas, dit Glaucon. – Ils ne vous écouteront pas, mettez-vous cela en tête. Alors Adimante: – Je suis sûr, 328 dit-il, que vous ne savez même pas qu’il y aura, vers le soir, une course aux flambeaux, à cheval, en l’honneur de la déesse ?- A cheval ? dis-je. Voilà qui au moins est nouveau. Ils tiendront des torches, et se les passeront, dans une compétition hippique ? Est-ce bien cela que tu veux dire ? – C’est cela, dit Polémarque. Et en plus on fera une fête de nuit, qui vaut la peine d’être vue: après le dîner, nous nous lèverons pour regarder la fête de nuit, nous serons alors en compagnie de beaucoup de jeunes gens d’ici, etnous nous entretiendrons avec eux. Allez I Restez, ne refusez b pas. Et Glaucon: – Il semble, dit-il, qu’il faille rester. – Eh bien, si c’est ce qu’il semble, dis-je, c’est ce qu’il faut faire.

2. Nous allâmes donc dans la maison de Polémarque, et sur place nous tombâmes sur Lysias et Euthydème, les frères de Polémarque, sans oublier Thrasymaque de Chalcédoine et Charmantide de Paeania, etClitophon « fils d’Aristonyme. S’y trouvait aussi le père de Polémarque, Céphale. Or ce dernier me donna l’impression d’être très âgé. C’est qu’il y avait longtemps c que je ne l’avais vu. Il était installé, sur un fauteuil muni d’un coussin, une couronne sur la tête. Il venait en effet de célébrer un sacrifice dans la cour. Nous nous assîmes donc autour de lui: quelques fauteuils étaient disposéslà, en cercle. Alors, dès qu’il me vit, Céphale se réjouit, et dit : – Socrate, tu ne descends pas souvent au Pirée nous rendre visite. Il le faudrait pourtant. Si j’avais encore la force de me rendre aisément en ville, il ne serait pas nécessaire que tu viennes ici : d nous, nous irions vers toi. Mais en fait il faut que ce soit toi qui viennes ici plus fréquemment. Car, sache-le bien, autant en…