Reddition des comptes d’association

août 31, 2018 Non Par admin

Entretiens de Maraussan, 14 & &15 décembre 2001 : contribution de Luc Barret[i]

Reconsidérer la présentation des états de synthèse aux associés

Avertissement : notre intervention reprend et actualise une communication antérieure présentée à Bobo-Dioulasso en juin 1998 (atelier conseil de gestion de l’Inter-Réseau).

Problématique

Objet et point de vue

Répondre à des besoins que nousressentons comme persistants et justifiés depuis trente ans en matière de transparence et de compréhension des redditions de comptes pour des coopérateurs ou associés[ii].
Nous nous plaçons donc en posture d’utilisateur des outils comptables et d’un point de vue socio-économique.

Comptes individuels: intérêt des comptabilités à base de trésorerie

Les formations à la gestion et les outilsd’aide à la décision fondés sur la trésorerie d’encaissement/décaissement paraissent bien appropriés par les agriculteurs[iii]. Les systèmes de conseil de gestion doivent cependant être complétés par des comptes de divers flux de temps de travail., d’intrants et d’extrants, de créances et de dettes si l’exploitant en fournit les données. Les inventaires intermittents complètent l’image. Ces outilssont nécessaires, utiles et souvent suffisants pour la gestion individuelle des petits entrepreneurs familiaux. Les omissions de transactions ne sont pas recommandables: ni pour une bonne gestion, ni pour la qualité des appuis, ni pour la confiance des tiers. Mais le responsable en subit lui-même les conséquences ou peut opérer les redressements nécessaires au moment des décisions.

Inadaptationdes comptabilités « simples » à la gestion collective

Il n’en est pas de même dans une association ou une société. En principe, les comptes y sont un outil de contrôle de la délégation de responsabilité. Et en général, l’organisation des comptes repose d’emblée sur une division du travail: les membres délèguent la comptabilité à l’un d’eux ou à un tiers employé ou prestataire. Cependant, lesconséquences des omissions s’appliquent à tous et pas seulement au responsable des omissions[iv].
Par conséquent, la délégation de pouvoirs de gestion nécessite des redditions de comptes plus « complètes » incluant notamment les dettes et créances des tiers ou des membres.
Les comptabilités « en partie simple » ne le permettent pas: difficultés de réunir toutes les informations nécessaires à la gestioncollective, image trés déformée de la situation, possibilité de voir reportée « trop tard » la mise sur le tapis des omissions[v]. Elles sont donc inacceptables pour un groupe qui a admis la division des tâches et la délégation des responsabilités. La comptabilité « d’engagements », « en partie double », s’impose donc aux groupements.
Encore faut-il que la restitution des comptes aux associés soitsatisfaisante.

Lisibilité des états périodiques

Le vocabulaire comptable, notamment celui des plans comptables, est un vocabulaire abstrait. Efficace pour les initiés, il déroute les autres. Le cas des comptes de régularisation de l’actif et du passif en est un exemple; ils ne deviennent plus compréhensibles que lorsqu’on les distingue et qu’on les nomme: charges payées d’avance etc…
Si lesobstacles du vocabulaire sont surmontés, le bilan de situation nous paraît être un outil d’informations compréhensibles et utiles. On peut comprendre facilement la valorisation ou la dépréciation monétaire des actifs (stocks, équipements, créances). Mais le bilan est insuffisant à expliquer le « résultat de l’exercice » qu’il calcule et les variations de ses comptes d’une situation à l’autre.Notons également qu’il est inapte à fonder les prévisions financières (surtout si les activités sont saisonnières).
Un tableau des flux économiques et financiers est donc nécessaire pour expliquer le passage d’un bilan à un autre et fonder une planification.

Inadaptations des présentations des comptes annuels à travers le compte de résultat

1. On doit constater, à l’expérience, que le…