Paris

septembre 14, 2018 Non Par admin

Paris

Paris, centre littéraire et intellectuel
Dès le XIIe siècle, le rayonnement de son université fait de Paris l’un des grands foyers intellectuels du monde chrétien. L’adoption du dialecte parisien par la Cour affirme cette vocation. Durant la Renaissance, la ville devient un foyer de l’Humanisme. Avec la progressive centralisation du pouvoir, Paris se trouve renforcée dans saprééminence culturelle en France. Vers le milieu du XVIIe siècle, Paris et ses salons deviennent le centre presque unique de la littérature française. Dans le dernier tiers du siècle, le prestige de la cour de Louis XIV à Versailles éclipse un peu celui de Paris. Toutefois, la vie intellectuelle parisienne reste active (création de la Comédie-Française sous le patronage du roi en 1680).
Au cours duXVIIIe siècle, Paris redevient le centre culturel du royaume. Les salons parisiens connaissent leur plus bel essor. Voltaire, au ton léger et ironique, est l’écrivain parisien par excellence. À l’inverse, Jean-Jacques Rousseau fuit cette ville « de bruit, de fumée et de boue » et se réfugie à Montmorency, à quatre lieues de là, avant de s’y réinstaller en 1770.
Après la Révolution, le monde littéraire sefait plus large, plus complexe. Paris n’en demeure pas moins le cœur de la vie intellectuelle française, en accueillant Frédéric Chopin et des progressistes (comme Heine) menacés ou chassés de différents pays d’une Europe restée globalement très conservatrice. Dans les années 1920, beaucoup d’écrivains étrangers viennent découvrir Paris et s’en inspirent dans leur œuvre : Ernest Hemingway, HenryMiller, Gertrude Stein, etc. et d’autres viennent y chercher l’espoir : D.H. Lawrence, James Joyce, etc. Montparnasse, quartier des artistes depuis la fin du XIXe siècle, connaît son âge d’or. Après la Seconde Guerre mondiale, c’est Saint-Germain-des-Prés qui devient le foyer littéraire le plus célèbre, avec la présence de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Boris Vian ou encore JacquesPrévert[138]. On considère généralement que le prestige intellectuel de Paris a baissé dans le monde depuis cette époque. Mais elle reste la principale ville de l’activité littéraire et de l’édition françaises. Aujourd’hui presque chaque quartier de Paris possède sa plaque rappelant le séjour d’un écrivain.
Auteur, Sacha Guitry clama en ces mots son attachement à Paris : « Être Valentinois c’est êtrenatif de Valence, Dracénois de Draguignan, Briochin de Saint-Brieuc… Mais être Parisien ce n’est pas être né à Paris : c’est y renaître ; et ce n’est pas non plus y être, c’est en être ; et ce n’est pas non plus y vivre, c’est en vivre… Car on en vit, et on en meurt. Être de Paris ce n’est pas y avoir vu le jour ; c’est y voir clair. On n’est pas de Paris comme on est de Clermont mais on estde Paris comme on serait d’un cirque. On est élu Parisien, élu à vie. C’est une dignité. C’est une charge aussi : on doit être à ses ordres, à sa dévotion quand Paris vous a fait l’honneur de vous admettre. Aimer Paris rend orgueilleux, car il vous devient à ce point nécessaire qu’on arrive à croire qu’on peut lui être utile. »
Paris dans les arts et la culture
Paris dans la littérature
Depuislongtemps, Paris a inspiré les écrivains. Au XVe siècle, François Villon plonge dans les bas-fonds de Paris pour amorcer son œuvre majeure : Le Testament. Toutefois, au XVIIe siècle et, dans une moindre mesure au XVIIIe siècle, la description de la réalité parisienne contemporaine intéresse peu les auteurs.
Au XIXe siècle, les écrivains français s’attachent davantage à décrire la réalité de leurtemps de manière plus exacte. Sous la monarchie de Juillet, Honoré de Balzac cherche à brosser un tableau détaillé et moderne de la société française, c’est la Comédie Humaine[139]. Paris occupe une place privilégiée dans cette œuvre et pas seulement dans les Scènes de la vie parisienne. Il distingue par la diversité des réseaux de relation : c’est là que sont possibles les succès les plus…