Orléanisme
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L’Orléanisme est un courant politique français du XIXe siècle qui désignait les partisans de la maison d’Orléans et du régime de la monarchie de juillet, et qui s’est parfois appliqué aux courants politiques de la droite modérée. Depuis le XXe siècle, il désigne les partisans de la maison d’Orléans qui la considèrent comme héritière des rois de France.
« Orléanisme » sous l’AncienRégime [modifier]
Parler d’Orléanisme sous l’Ancien Régime est anachronique dans le sens où la notion n’apparaît qu’en 1830. Cependant, pour certains historiens, l’orléanisme puise ses fondements dans les rapports qu’ont entretenus les ducs d’Orléans, premiers princes du Sang, et la haute aristocratie confrontée aux affaires du royaume depuis la Régence. Depuis la mort de Louis XIV en 1715, suivie dela Régence confiée à Philippe, duc d’Orléans, une coterie s’était organisée autour de la branche d’Orléans une opposition à l’absolutisme qui réunit alors de grands aristocrates. Le courant « orléaniste » se développa face à la royauté, puis s’estompa.
Durant la Révolution de 1789, le duc d’Orléans, Philippe Égalité, fut même pressenti par certains (Mirabeau, Sieyès, Choderlos de Laclos) pourprendre le pouvoir, dans la mesure où il paraissait constituer un compromis entre l’Ancien Régime et les idées de la Révolution.
Orléanisme au pouvoir [modifier]
L’orléanisme est surtout le nom donné au mouvement d’adhésion à Louis-Philippe et à la branche d’Orléans en général. Il correspond à une vision politique intégrant les acquis révolutionnaires de 1789, mais souhaitant l’exercice deslibertés et la canalisation réaliste des poussées sociales intempestives dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle. L’orléanisme fut d’abord un courant touchant au libéralisme conservateur. Après 1830, les orléanistes s’opposent donc aux légitimistes, pour lesquels la Révolution a brisé l’ordre monarchique multiséculaire ; c’est l’origine du destin parallèle de deux des droites — la troisième étantla droite bonapartiste — selon René Rémond.
En 1830, le fils de Philippe Égalité, Louis-Philippe, fait figure de derniers recours après l’effondrement de la branche aînée des Bourbons et fonde la monarchie de Juillet, régime modéré qui permet à la grande bourgeoisie d’accéder enfin au pouvoir.
Le courant politique de l’orléanisme ne saurait se résumer à une sorte de dynastie. L’orléanisme estd’abord une conception assez moderne et laïcisée de la monarchie qui n’est plus de droit divin et qui, ce qui est le plus fondamental, trouve son origine dans la volonté populaire. Le serment prêté à la Charte remplace le sacre. C’est un véritable régime constitutionnel inspiré du modèle anglais (qui a conservé le sacre) et qui remplace un régime dominé par l’autorité du Roi en monarque absolu.L’orléanisme s’appuie dès lors sur le Parlement avec une formation en système bicaméral. Avec les répressions des insurrections ouvrières, comme celle des canuts de Lyon en 1831, et en assurant les intérêts de la bourgeoisie d’affaires, l’orléanisme, alors considéré comme « modéré », glisse vers le conservatisme.
Orléanisme sous la IIIe République [modifier]
Durant les premières années de la IIIeRépublique, les orléanistes jouèrent un rôle politique important. Ils soutinrent Adolphe Thiers puis le maréchal de Mac-Mahon, comme chef d’État. Face aux légitimistes, qui soutiennent le comte de Chambord et qui prônaient un retour à l’Ancien Régime, les orléanistes soutenaient le comte de Paris, comme successeur au trône de France. Une partie d’entre eux adhérèrent progressivement aux institutionsrépublicaines, et au système parlementaire. Même après le ralliement des légitimistes au comte de Paris, au lendemain de la mort du comte de Chambord (1883), les orléanistes restent fidèles au nouveau régime, la République, dont ils souhaitent qu’elle soit conservatrice et qu’elle protège leurs intérêts.[réf. nécessaire]
Le ralliement de la majeure partie des royalistes français au « comte…