Mutilation génitale féminine (mgf): où en sommes-nous?
MUTILATION GENITALE FEMININE (MGF) : où en sommes-nous ? par Chantal Puig
Cette « coutume » existe, sous différentes formes plus ou moins mutilantes, depuis des millénaires (5 environ), dansplusieurs pays et notamment en Afrique.
L’éradication ne se fera pas avec les seules lois, qui ne peuvent être imposées que lorsque les populations ont assimilé le bien-fondé de telles mesures.
Commentagir ? A notre niveau, en parlant de cette pratique, en recueillant des informations, en les propageant, en ne craignant pas d’échanger avec les personnes concernées… bref, en nous y intéressant !Tout ceci avec le plus grand respect : il ne nous appartient pas de juger mais de convaincre qu’il s’agit là d’une atteinte cruelle, inutile et nocive à la personne, incompatible avec les DroitsHumains. Ne pas oublier que la plupart des mères qui imposent l’excision à leurs filles ne le font pas pour leur faire du mal, mais parce qu’il en a toujours été ainsi dans leur famille et que cettemutilation est un passage obligé pour devenir une « femme respectable ».
Sur le terrain : ce sont les personnes d’influence qui doivent être informées et éduquées en premier lieu : les religieux, lesenseignants, le personnel infirmier lorsqu’il y en a, la mère ou le chef de village, les autorités locales… La radio et la télévision, lorsqu’elle existe, la projection de films, sont des vecteursimportants dans la propagande anti-MGF. Et nous devons aussi compter… sur les exciseuses : beaucoup d’entre elles acceptent aujourd’hui de renoncer à leur pratique à condition qu’elles aient accès à un autremétier qui leur offre les mêmes avantages pécuniaires. Ce qui souvent nécessite une formation.
Dans les pays occidentaux : l’immigration, qui augmente de jour en jour, pose un problème nonnégligeable aux pays d’accueil.
Ces populations déracinées sont généralement très attachées à leurs coutumes, derniers liens avec leurs origines.
Le travail de sensibilisation est donc indispensable…