Métropoles et métropolisation

janvier 8, 2019 Non Par admin

Métropoles et métropolisation |

En 2011, Marseille deviendra capitale européenne de la culture. La deuxième commune la plus peuplée de France avec 850 000 habitants, au cœur d’une aire urbaine qui dépasse les 1, 6 millions de personnes, trouve là l’opportunité de valoriser son patrimoine, d’étendre son rayonnement culturel, de conforter une situation de « carrefour du monde ». Placée àl’articulation des réseaux locaux, régionaux, nationaux, européens et méditerranéens, cette métropole française poursuit son développement sur l’espace, tente d’attirer populations, investisseurs et fonctions de commandement, en concurrence avec les autres métropoles françaises d’une part, avec la métropole parisienne d’autre part. Cette concurrence des espaces métropolitains favorise la métropolisationdes espaces. Ce processus rétablit-il l’équilibre entre les métropoles du système urbain français ou, au contraire, le renforce-t-il ? A l’échelle europénne, Paris s’impose comme la tête du système urbain français (docs 1, 4, 5). La macrocéphalie parisienne limite les possibilités de développement des autres métropoles françaises (doc 1, 4, 5, 7, 6) . Ces dernières s’efforcent cependant depréparer leur territoire à la concurrence européenne (docs 2, 3, 6, 7).
*
A l’échelle européenne, Paris s’impose comme un centre majeur du système urbain français et européen. Deuxième plus grande métropole européenne, après Londres (doc. 1), Paris appartient au club très fermé des villes mondiales (doc. 1). Malgré son éloignement relatif de la dorsale européenne, elle appartient au cœur de l’archipelmégalopolitain mondial, dont elle constitue le deuxième pôle majeur, après Londres, et loin devant Milan, Franckfort ou Amsterdam. Fondées sur un éventail complet de spécialisations dont elle est la seule à disposer en Europe avec Londres, ses multiples fonctions de commandement lui confèrent une influence mondiale, européenne et nationale (doc. 5). Paris et sa région attirent ainsi plus de lamoitié des chercheurs en entreprises, concentrent enfin plus du quart des sièges sociaux des entreprises françaises, dont les sièges de neuf firmes transnationales classées parmi les cent premières au monde (doc. 5). Les entreprises s’établissent à Paris pour sa place dans les échanges internationaux, expression de son accessibilité et donc de son intégration étroite dans le système de relation entreles grandes métropoles européennes. L’effet redistributif sur l’ensemble du territoire français reste toutefois d’une lisibilité encore confuse (doc. 4).
*
Le système urbain français et la macrocéphalie parisienne qui le caractérise relèvent d’une « logique urbaine de longue durée » (Damette). L’établissement d’un réseau de transports « en étoile » explique cette situation (doc. 4). Laconcentration des pouvoirs politique, économique et culturel sur la métropole parisenne répond à une logique de centralisation. Ce cumul des pouvoirs renforce la solidité du réseau en étoile et limite les possibilités d’expansion des métropoles françaises (docs. 1, 4).
Cette logique centralisatrice s’est imposée partout, y compris dans des périphéries aux situations très contrastées (docs. 1, 4). Sila domination de Paris s’exerce sur une zone très large, elle n’interdit pas une grande diversité de réseaux régionaux. Dans le Sud-Est, des métropoles régionales comme Lyon ou Marseillle (doc. 6), dominent des réseaux de types parisiens, alors qu’à taille équivalente, cette situation est plutôt réservée ailleurs en Europe aux capitales d’Etat, telles Vienne ou Madrid. Dans les régions peuurbanisées de l’Ouest, des métropoles de taille moyenne, comme Bordeaux, Toulouse ou Nantes, s’imposent dans des vides urbains plus ou moins prononcés, dans des espaces périphériques de l’Europe occidentale, sans véritable dimension européenne donc pour améliorer leur position dans la hiérarchie urbaine française. Le long des frontières Nord et Est, les métropoles s’intègrent dans des réseaux…