Mamda
Les perspectives économiques
L’économie canadienne devrait se remettre à croître au cours du présent trimestre. Dans
La livraison de juillet du Rapport sur la politique monétaire, la Banque examine les
Facteurs qui sous-tendent ce retour de l’expansion plus précoce que prévu. À l’échelle
mondiale, on observe des signes que la reprise s’amorce. Plus particulièrement,
L’économie américainedevrait commencer à se redresser ce trimestre-ci, et la croissance
s’accélère à nouveau en Chine, ce pays constituant une source importante de demande de
matières premières. Au Canada, la demande intérieure se raffermit à la faveur de
l’amélioration des conditions financières, du regain de confiance des consommateurs et
des entreprises ainsi que du renchérissement des produits de base. Nousprévoyons que le
PIB du Canada se contractera de 2,3 % en 2009, pour ensuite progresser de 3,0 % en
2010 et de 3,5 % en 2011.
La reprise économique au Canada sera soutenue par un ensemble de facteurs, qui devrait
la rendre un peu plus vigoureuse qu’ailleurs. Premièrement, la composition de l’activité
économique aux États-Unis, au moment où celle-ci se redressera, avantagera les
exportateurscanadiens, grâce à la remontée des secteurs les plus durement touchés par la
récession, tels que le logement et l’automobile. Deuxièmement, le fonctionnement
relativement efficace du système financier canadien permettra au crédit de répondre aux
besoins d’une économie en expansion. Enfin, la solidité fondamentale du bilan des
ménages, des entreprises et des administrations publiques constitue untroisième facteur
positif. Ces circonstances propices devraient favoriser le retour de la croissance à moyen
terme et permettre la résorption de l’écart de production d’ici la mi-2011.
Bien entendu, de nombreuses incertitudes subsistent, et – c’est bien connu – les
prévisionnistes ont davantage tendance à se tromper aux alentours des points de
retournement du cycle économique. Dans le Rapport dejuillet, on cernait comme risque à
la hausse le fait que le dynamisme de l’activité au Canada pourrait être plus marqué et
plus soutenu qu’on ne s’y attend. Les principaux risques à la baisse, quant à eux,
proviennent surtout du secteur extérieur. Le retour à des conditions financières normales
sera peut-être plus lent qu’escompté et on ne peut exclure de nouveaux revers. Deux
risques à labaisse méritent d’être approfondis.
Premièrement, il ne faut surtout pas oublier qu’une bonne part de l’impulsion fournie en
vue de la reprise, au Canada et ailleurs dans le monde, provient du secteur public, c’est-à dire
des mesures adoptées par les gouvernements et les banques centrales. L’expansion
budgétaire a atteint une ampleur considérable. Les autorités ont également assoupli lapolitique monétaire de manière énergique et, dans la plupart des pays avancés, ont
abaissé les taux directeurs près de leur valeur plancher. Au Canada, le taux cible du
financement à un jour, à 1/4 %, se trouve renforcé par l’engagement conditionnel de la
Banque à le maintenir à son niveau actuel jusqu’au milieu de l’année prochaine. Cette
détente monétaire a pour effet de neutraliser d’autresfacteurs (comme le resserrement des
conditions de prêt et les écarts de rendement plus grands qu’à l’accoutumée sur les
obligations de sociétés) qui autrement auraient provoqué un durcissement général des
conditions financières. D’autres banques centrales, vu la conjoncture propre à leur pays,
sont même allées plus loin en donnant une impulsion additionnelle à l’économie au
moyen d’unassouplissement quantitatif ou d’un assouplissement direct du crédit. Dans
de nombreux pays, les autorités ont également dû apporter une aide directe substantielle
aux institutions financières en difficulté. Si le Canada a été épargné à cet égard, cette aide
a tout de même procuré un essor important à la reprise mondiale. Malgré leur mise en
œuvre rapide et leur efficacité, ces mesures impliquent que…