Le statut du foetus

septembre 21, 2018 Non Par admin

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

LE STATUT DU FOETUS

ÉTHIQUE APPLIQUÉE PHI-4030 Présenté à Mr. Francis Moreault

Par : Maxime Poulin POUM 14068302

Le 29 Novembre 2005

Le statut du fœtus
L’avortement c’est la destruction de la vie après sa conception et avant sa naissance1. Plusieurs raisons peuvent motiver une femme à vouloir se faire avorter. L’embûche majeure lorsqu’on estconfronté à cette décision (qu’elle soit personnelle ou juridique) est qu’il s’agit d’éliminer une forme de vie. Ce qu’on tente de trouver ce sont des arguments permettant de déterminer dans quelles mesures cet acte est ou non, moralement recevable. Certains défendent qu’il est en tout cas injustifiable de détruire ainsi une vie alors que d’autres défendent un point de vue tout à fait opposé où il estrecevable, en toute circonstance, d’avorter. L’absolu de ces deux extrêmes est difficilement discutable philosophiquement. Ce qui est intéressant sont des positions moins prononcées et bien réfléchies : d’une part, l’approche conservatrice (traditionnelle), d’autre part, l’approche libéraliste (permissive) ainsi que l’approche dite féministe. Ceux qui défendent l’avortement se concentrerontdavantage sur une argumentation s’orientant vers les débuts de la formation du fœtus les réduisant souvent à l’embryon, à un simple amas de cellules alors que ceux qui s’opposeront à l’avortement auront tendance à rapprocher le fœtus à l’enfant, à l’humain. C’est en s’intéressant aux débats des partis, qu’on remarque que le point central de l’argumentation est de déterminer le statut du foetus. Bref, lesdeux opposés tentent soit rapprocher le fœtus de sa forme humaine soit de l’éloigner de celle-ci afin de déterminer s’il s’agit d’individus pouvant bénéficier ou non de droits et d’une protection morale. Cependant, avant de débuter le débat, il est important d’éclaircir quelques concepts qui favoriseront la compréhension et les conditions de légitimité des arguments. Comme le débat graviteessentiellement autour de ces termes, définissons « être humain » et « personne » :

1

Glover, Jonathan. « Causing death and saving lives » p.119

Par « être humain » il est généralement question d’un membre de l’espèce humaine. C’est selon des certains critères biologiques tels que les chromosomes et les gènes qu’on distinguera l’animal de l’être humain. Lorsqu’il est question donc, d’un « êtrehumain » ils est sous-entendu qu’il s’agit d’une instance de l’espèce « homo sapiens ». L’autre concept, plus complexe cette fois : une « personne ».

Les critères de personne ne sont pas nouveaux, en effet, cette distinction, bien que faite dans un autre cadre, avait été faite par John Locke et résumait très bien le concept actuel. Les caractéristiques de la « personne » ne sont pas unanimes(je veux dire qu’il ne s’agit pas d’un concept standardisé). Bien qu’il ne soit pas unanime, la conscience semble être un critère majeur dans la plupart des conceptions de personne. Certains philosophes voient la conscience comme une capacité de saisir leur environnement alors que d’autres la définissent comme l’état d’esprit révélant un état privé de leur sensation de soi. Bien que plusieursdéfinitions existent, Tooley soutient que ces différents penseurs s’entendront sur les mêmes sujets lorsqu’ils auront à identifier un individu conscient et que la conscience est assurément un des critères déterminant d’une personne. En plus de la conscience Tooley dresse une liste d’une quinzaine de propriétés généralement soulevés dans ce même concept tels que, la conscience dans le temps; la capacitéd’avoir des désirs, des attentes, des croyances; l’autonomie, les interactions sociales, etc… L’idée de Tooley selon laquelle la conscience seule n’est pas suffisante pour désigner une personne est partagée, par exemple, pour l’américaine Mary Anne Warren une personne devra posséder tous ces critères : 1. l’être doit avoir conscience de son environnement extérieur et intérieur et doit pouvoir…