Le paresseux de saint amant – anthologie
Le Paresseux de Saint-Amant
Comment justifiez-vous la majuscule du titre? La majuscule de « Paresseux » fait de celui-ci un symbole, crée un personnage type que le poète décrit comme l’exemple même de la paresse.
Le titre résume-t-il bien le poème? Le titre fait penser à un paresseux type , tandis que dans le poème, Saint-Amant ne fait que se décrire lui-même dans son litde façon de plus en plus détaillé et concrète, (v.2, v.11, v.12 et v.13) en proie à « ce plaisir si doux et si charmant » (v.9) de la paresse.
Relevez le champ lexical dominant de ce poème. Il y a en a-t-il un autre? Si oui relevez-le. En démontrer la complémentarité. Le champ lexical dominant de ce poème est la paresse : « paresse » v.1, « rêve » « fagoté » v.2, « dort » v.3, « oisiveté »v.7, « langueur » v.8, « dormant » v.9, « hais tant le travail » »entrouverts » v.12, « une main hors des draps » v.13.
Parallèlement on remarque un deuxième champ lexical, celui de la « mélancolie » (v.1) : « morne » v.4 et « langueur » v.8. De ce fait, le poète semble lier ces deux états, laissant deviner que la paresse a pour conséquence la mélancolie ou vice versa, ce qui invite le lecteur à la réflexion.Relevez les comparaisons du texte et expliquez-les. Les comparaisons se situent aux vers 3, 4 et 8.
Au vers 3, le poète se compare à « un lièvre sans os qui dort dans un paté » lorqu’il est dans son lit tout amolli. Il mêle alors la paresse, le thème de la mort vu son vocabulaire précis « sans os » et « dort » (par euphémisme)
Au vers 4, le poète se compare à « Don Quichotte en sa mornefolie ». Cette comparaison est surprenante puisque Don Quichotte est connu comme un personnage d’action, combatif et maigre alors que le poète se défini lui même ailleurs comme « le bon gros Saint Amant » et dans ce poème comme un paresseux. Mais ces deux personnages ont un point commun, « morne folie » : cette expression renvoie à la déraison empreinte de tristesse de Don quichotte (notamment dans sescombats contre les moulins à vent) et à la condition psychologique ambigüe du poète.
D’ailleurs au vers 8, l' »âme » du poète est « comme ensevelie » -ce qui montre une nouvelle fois un lien avec la mort- dans la « langueur »: ce mot ambivalant évoque à la fois la paresse et la mélancolie.
Le poète se moque-t-il de lui même? En quoi? Malgré sa mélancolie, ou pour mieux la dissimuler, lepoète se moque de lui-même dans de nombreux vers : v.3, v.4, v.6, v.11, v.12 et v.13.
Dans le vers 3, la comparaison avec le lièvre évoque le coté bon vivant du poète, gros mangeur et grand buveur. Son poème « les goinfres » en témoigne.
Dans le vers 4, il s’assimile à Don Quichotte, personnage souvent ridicule.
Dans le vers 6, il emploie précisement le terme « hymne » qui renvoie à un poème{text:soft-page-break} officiel et solennel, hérité de l’Antiquité, dédié à un héros, et qu’il qualifie de « bel », pour[^1] décrire ce qu’il est en train de créer avec tant de peine du fait de sa paresse.
Au vers 11, l’emploi du terme familier « enfler ma bedaine » accentue la moquerie puisqu’il associe la hausse de sa fortune a la grosseur de son ventre, et tout cela, en « dormant »!
Au vers 12,ses yeux ne sont qu' »entrouverts » et seule « une main hors des draps » au vers 13, arrive avec « peine » à « écrire ces vers » tant il « hai[t] » le travail : jolie définition de la paresse! Et satire du paresseux qui se moque de lui-même.
Quelle est la forme de ce poème? En quoi est-elle classique? Ce poème est un sonnet en alexandrins composé de deux quatrains à rimes embrassés et d’unsizain à rimes plates et croisées. Ce sonnet est donc classique. La seule particularité réside dans l’emploi d’un sizain a la place des deux tercets traditionnels.
Y a-t-il une chute dans ce sonnet? Developpez votre réponse. Souvent les sonnets ont un dernier vers particulièrement frappant, appelé la chute. Dans celui-ci, la chute réside dans les deux derniers vers lorsque le lecteur…