Incipit de roman

décembre 5, 2018 Non Par admin

Elle me narguait. Sa face blême semblait me rire au nez. La pleine Lune influe sur le comportement humain parait-il…Crachant à terre, je souris. Encore une belle nuit… Je serrais un peu plus fort moncouteau, planqué dans la poche de ma veste. C’est Dylan qui va être content. On l’a bien amoché le p’tit Randy, lui et ses mocassins ciré, ses interrogations existentielles et ses manières de premierde la classe. Ca me fait bien rire pensais-je, l’école, ça fait un bail que je l’ai quitté, décrochage scolaire comme ils le disent si bien à la télé. Ils étaient tous plus attardés les uns que lesautres dans ces bahuts, mais sans blague, je crois que le dernier que j’ai fréquenté était le pire de tous !
Aujourd’hui, ma vie n’est autre que celle de la nuit. Ma Famille est mon gang. Mon gangoui, un groupe uni par le sang, uni par l’amour des armes et de l’argent, uni par ce désir si souvent présent de haine et de vengeance mais aussi et surtout uni par la loyauté et les valeurs d’honneuret de justice qui forment les pilier de notre Famille. Notre slogan : faire régner la peur pour mieux assouvir nos envies.
« On leur fera la peau à tous ces p’tits gosses de juifs, et un jour, onfera du lourd. Du très lourd » avait promis Dylan, ajoutant « Ca sera grandiose, c’est sur ».
Je marchais vers l’avenue Foch, histoire d’atteindre plus rapidement la ville haute et rejoindre le QG. Ilétait 4h00 du mat’, mais à la maison, comme on l’appelait, y’avait toujours du monde, de l’agitation, du bruit, de la vie. Cela faisait déjà 5 ans que je les avais rejoint. Nous étions tous des enfantsdu « malheur ». Parents alcooliques, violents, psychotiques, drogués … On n’avait pas le choix, la fugue était la seule solution. Et alors on se retrouvait ici, seul lieux où l’on pouvait enfin sesentir vivre et exister au sein d’une famille. La « Renaissance » restait un souvenir inoubliable pour chacun de nous. Véritable rite de passage, c’était lors de cette cérémonie que j’étais devenu…