Femmes savantes – tirade de chrysale

décembre 28, 2018 Non Par admin

Les plaisirs du corps et ceux de l’esprit sont deux antagonistes que l’on peut aisément retrouver au sein de diverses formes d’art telles que la peinture, la sculpture ou encore le cinéma. Le théâtre n’échappe évidemment pas à la règle. En effet, c’est l’un des thèmes que Molière, écrivain classique, choisit de mettre en scène dans l’une de ses pièces : Les Femmes Savantes. Cette comédieprésentée pour la première fois à la Comédie Française en 1672 est principalement axée sur la critique du courant précieux et sur la controverse que celui-ci suscite. C’est d’ailleurs le principal sujet abordé dans l’acte deux, scène sept puisqu’elle est à l’origine de la longue tirade de Chrysale. Celui-ci, excédé par le comportement de son épouse et de sa sœur déverse littéralement un flot de paroles etdonne son opinion sur la préciosité. A partir de cette idée nous allons chercher à savoir de quel manière Chrysale s’oppose à l’aspiration au pouvoir de la part des femmes et quelles en sont les raisons. Pour cela, nous allons d’abord parler des moyens qu’utilise Chrysale afin de critiquer les femmes savantes puis nous aborderons les différents enjeux de cette critique.

En premier lieu, ilparait important de parler des différents moyens que Chrysale choisit d’employer afin de critiquer l’instruction des femmes. D’abord, nous allons étudier les reproches que Chrysale fait aux femmes savantes. Il exprime dans un premier temps ses réprimandes à l’aide d’un parallélisme, il trouve qu’au lieu de regarder « ce qu’on fait dans la Lune », elles feraient mieux de s’occuper de « ce qu’on fait »chez elles puisque tout est « sens dessus, dessous ». De son point de vue le fait que la maison soit mal tenue et qu’il n’y ait personne pour diriger les domestiques vient du fait qu’elles sont beaucoup trop occupées à étudier et que « tous » les domestiques sont obligés de se mettre aux sciences afin de leur plaire. Ils ne font alors que le strict minimum de leur travail par manque de temps. Deplus, dans un second temps Chrysale pense que les études détournent les femmes de leur principal devoir : faire des enfants. En effet, il trouve que dans sa maison les secrets se laissent « concevoir ». L’emploi du verbe concevoir montre qu’au lieu d’engendrer des enfants, comme elles devraient le faire, elles préfèrent produire des secrets. Les études sont plus importantes pour elles que leurpropre descendance ce qui, pour Chrysale est inacceptable. Enfin il leur reproche leur absurdité à l’aide d’un paradoxe. En effet, il trouve que les femmes savent tout « hors de ce qu’il faut savoir ». Elles ne savent pas ce qu’il faudrait qu’elles savent. Tout ce qu’elles apprennent est de ce fait inutile. Chrysale veut nous prouver à l’aide de ces reproches que l’éducation des femmes a desconséquences néfastes sur leur entourage et leur lieu de vie.
Ensuite, intéressons-nous au programme d’éducation de Chrysale. En effet, radicalement opposé à l’instruction des femmes, Chrysale choisit d’appuyer son discours par ce qu’il considère être une solution à ce phénomène : un programme qu’il a élaboré et qui dicte ce qu’une femme doit faire. De son point de vue, trois grandes idées sont lesfondements d’une « honnête » femme. Premièrement, l’éducation de « l’esprit de ses enfants » et l’inculcation de « bonnes mœurs » est primordiale. Pour lui, si les femmes inculquent à leurs filles de bonnes valeurs qui excluent totalement l’apprentissage, celles-ci véhiculeront ces idées et peu à peu les femmes n’auront plus l’idée d’apprendre. La deuxième grande idée de Chrysale et de ce programme estl’organisation au sein de la maison et du couple. En effet, il explique qu’une femme doit « avoir l’œil sur ses gens » c’est-à-dire s’occuper des domestiques et vérifier que leur travail est bien fait. De plus, il est du rôle de la femme de « faire aller son ménage », de bien s’occuper de son couple pour que son époux soit satisfait. Enfin, la gestion de l’argent est la troisième et dernière…