Exposé histoire grecque

novembre 29, 2018 Non Par admin

FRAIZY Pierric le 26/10/05
LARDON Raphaël

EXPOSE D’HISTOIRE GRECQUE :

L’Assemblée des femmes d’Aristophane

Le pouvoir des comédies d’Aristophane a souvent été comparé à celui de la presse des Modernes. Dans le contexte qui est celui de la fin du Vème siècle et du début du IVème avant JC, après la dictaturedes Trente qui a remis en cause le modèle démocratique, la position de ce dramaturge membre du parti aristocrate transparaît clairement dans ses œuvres/
De quelle façon la Comédie d’Aristophane se mue-t-elle en critique sociale et sous quels angles attaque-t-elle le modèle politique athénien ?

PLAN :

I) La critique d’un modèle démocratique en déliquescence

A/ Le système politiqueathénien
B/ La réforme d’Agyrrhios : L’argent et la cupidité omniprésents

II) A l’avarice et à la corruption s’ajoute l’incompétence des acteurs politiques

A/ La critique des dirigeants
B/ La critique des citoyens

III) Une solution extrême : le pouvoir aux femmes !

A/ La solution proposée par Praxagora
B/ Le sens de la critique grotesque d’Aristophane

L’œuvre d’Aristophanefait dans l’assemblée des femmes référence au mythe des Amazones. L’ironie s’y fonde sur la double grille de lecture qui est fournie par le discours des personnages, à la fois ingénus et révolutionnairement acerbes : Cette double énonciation est à la base du comique par les décalages qu’elle suscite entre le dire et l’agir de ces femmes travesties en hommes. Entre grotesque et comique desituation, la comédie devient une arme politique redoutablement efficace car accessible à tous.

II) À l’avarice et à la corruption s’ajoute l’incompétence des acteurs politiques

A/ Des dirigeants inefficaces et incompétents

L’image que donnent les personnages d’Aristophane des dirigeants d’Athènes est loin d’être reluisante ; ainsi, Praxagora et la femme avec qui elle dialogue les comparent à« des gens ivres et déments » (l.11), critique répétée à la ligne suivante lorsqu’ils sont traités « d’ivrognes ». Les citoyens siégeant à l’Ecclésia, l’assemblée athénienne, sont ici sarcastiquement décrit par Aristophane comme des dépravés fauteurs de troubles (puisque « les archers [gardiens du temple de Thésée] doivent parfois en expulser quelques uns). Aristophane, au travers de ses personnages,dénonce ici deux travers qui selon lui touchent ceux que l’on peut considérer comme les députés athéniens : Il s’attaque tout d’abord à ce qui semble être une absence de logique décisionnelle et de cohérence dans leur choix. En effet ce sont « leurs décrets » qui sont critiqués à la ligne 11 ; puis, dans un second temps, il critique les membres de l’Ecclésia eux-mêmes, au travers de leurattachement plus marqué au décorum qui entoure le vote qu’au processus législatif en lui-même. Ainsi l’intérêt semble avant tout voué aux libations, aux prières et au vin » (l.12) qui accompagnent et précèdent le vote dans ce système où politique et religion sont indissociables. Les conséquences de ces dérives sont ensuite dénoncées par Praxagora, tout au long d’une tirade acerbe qui s’en prend auxdirigeants élus par l’Ecclésia. Les archontes sont selon elle « toujours choisis parmi les plus mauvais » (l.17) et « les affaires de la cité [si] mal menées » (l.16). D’où une grande instabilité politique, les changements de dirigeant n’amenant aucune amélioration bien au contraire « Si l’on s’adresse à un autre c’est encore pire » affirme-t-elle ainsi ligne 18. Au travers de cette formuled’insistance qui vient conclure la critique du système politique athénien, Praxagora insiste sur le caractère irrécupérable d’une organisation démocratique qu’Aristophane n’aura de cesse de critiquer sur le mode de la dérision. Cependant, plus qu’à une parodie, on assiste dans cette partie de l’extrait à une véritable démonstration où l’abondance des connecteurs logiques comme « donc » (l.14) et « car »…