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novembre 17, 2018 Non Par admin

Pour présenter les courants épistémologiques, nous allons commencer par donner un sens précis au mot science et à l’expression activité scientifique. Nous allons ensuite présenter, un à un, les différents courants ou écoles de pensée concernant l’activité scientifique en tentant de mettre en évidence les liens possibles entre l’appartenance d’un professeur à un courant donné et sa façond’enseigner. Nous allons finalement conclure en soulignant les limites de l’application de cette classification à l’enseignement des sciences.
Définition de la science
Dans le langage courant, le mot science peut avoir plusieurs sens et il convient, avant de se lancer dans un exposé sur l’épistémologie (du grec epistêmê « science » et logos « étude »), de bien les différencier. Selon Robert (1995,p. 2051), dans son application la plus large, le mot science se confond souvent avec le mot savoir ou même simplement connaissance. Cette définition, trop large, n’est certes pas celle que nous voulons retenir dans le cadre de cet exposé. Toujours selon le même auteur, le mot science peut aussi être associé au savoir-faire que donnent les connaissances et, bien que ce sens soit déjà plus restrictif, ilne nous convient toujours pas. Nous retiendrons plutôt la définition suivante que propose Robert, en précisant qu’il s’agit du sens moderne et courant :
« Ensemble de connaissances, d’études d’une valeur universelle, caractérisées par un objet (domaine) et une méthode déterminés, et fondées sur des relations objectives vérifiables. » (p. 2051)
Cette définition nous convient parce qu’elle ne faitpas référence à une, mais bien à un ensemble de connaissances qui ont, par ailleurs, une valeur universelle (qui s’appliquent à l’ensemble de tout ce qui existe) plutôt que conventionnelle ou simplement arbitraire. Cette définition moderne associe également au mot science une certaine forme de rigueur et d’objectivité qui nous apparaît essentielle (dans la mesure où la rigueur et l’objectivitésont possibles, ce qui, nous le verrons plus loin, ne fait pas l’unanimité). Finalement, et nous nous attarderons plus particulièrement sur ce détail, la définition citée mentionne que les sciences sont fondées sur des relations vérifiables. L’adjectif vérifiable, toujours selon Robert (1995, p. 2373), fait référence à une confrontation avec les faits ou à un contrôle de la cohérence interne desconnaissances. Il nous apparaît évident que, dans le contexte de la définition d’une science, la seule cohérence interne d’un ensemble de connaissances ne saurait leur donner une valeur universelle et que seule une confrontation avec les faits garantit que ces connaissances sont applicables à l’univers et, de ce fait, ont possiblement une valeur universelle. Nous ne pouvons donc retenir l’énoncé qu’unensemble de connaissances cohérentes, par leur existence même, font partie de l’univers et par conséquent s’appliquent à lui puisque cet argument nous contraindrait à accepter aussi comme scientifique tout énoncé existant (considéré comme un ensemble complet), dans la mesure où cet énoncé ne se contredit pas lui-même.
Granger (1995, p. 45-48) reprend l’essentiel de la définition précédente en laséparant en trois traits principaux caractérisant la science et que nous résumons ainsi :
1. la science vise une réalité par une recherche constante, laborieuse et cependant créative de concepts orientés vers la description ou l’organisation de données résistant à nos fantaisies ;
2. la science a pour objectif ultime de décrire, d’expliquer, de comprendre et non directement d’agir ;3. la science a le souci constant de produire des critères de validation publiques, c’est-à-dire exposés au contrôle instruit de quiconque.
Avec son critère de réfutabilité, Popper (1985, p.230) va encore plus loin et propose qu’un ensemble de connaissances, pour être qualifié de science, doit non seulement être vérifié ou vérifiable, mais doit de plus s’exposer d’avance à être réfuté par…