Écrans

décembre 20, 2018 Non Par admin

SCREENS

Au XIXème siècle, il fallait taire l’intime, aujourd’hui, il faut l’exhiber pour exister, se rendre visible. L’invisible tendant dans notresociété à signifier l’insignifiant et au-delà l’inexistant.
Jean-François Rauzier s’interroge sur cette visibilité qui satisfait une demande dereconnaissance : l’individu est considéré, apprécié, jugé au travers de la quantité de signes et d’images qu’il produit, incité à en présenter de façon incessante.Il est jugé non plus à ce qu’il fait – à ses pratiques, à ses compétences, à ses actes –, qui laissait place à l’existence d’une sphère de l’intimeprotégée du regard des autres, mais à ce qu’il montre de lui, ainsi réduit à ses seules apparences.
Le développement des media et des technologies omniprésentesnous enjoignent alors à une production continue et infinie de soi. Dans « Casse-tête» et «Dissection», l’ultime objet d’exhibition de l’artiste à traversl’écran est son propre corps dans son intimité la plus crue, son visage, sa peau, ses pores, ses poils.
«Mai 2008»: cloné à l’infini,il brandit autantd’écrans . Ces derniers l’exhibent à leur tour. Confusion totale du réel et du virtuel. Qui montre quoi? A travers ces écrans, la place est dépavée, larévolution gronde. Mais derrière, il n’en est rien, tout est calme. Fausse réalité ou vrai virtualité?
«Quotidiens»: 90 téléviseurs. Autant de scènes ordinaires:guerre, sexe, nourriture, famine. Réalité aseptisée dans un décors dévasté.
«De père en Fils»:huis clos schizophrénique. Duel d’images cathodiques.