Doc lycée
Sujet I : Résumé suivi de discussion
Dire que les langues naturelles sont des codes, destinés è la transmission de l’information d’un individu à un autre, c’est admettre du même coup que les contenus exprimés grâce à elles, sont exprimés de façon explicite. Par définition, en effet, une information encodée, c’est pour celui qui sait déchiffrer le code, une information manifeste, une informationqui se donne comme telle, qui s’avoue, qui s’étale. Ce qui est dit dans le code est totalement dit, ou n’est pas dit du tout.
Or, il y a dans toute collectivité, même dans la plus apparemment libérale, voire libre, un ensemble non négligeable de tabous linguistiques. On entendra par là qu’il y a des mots qui ne doivent pas être prononcés ou qui ne le peuvent que dans certaines circonstancesstrictement définies. Ce qui importe davantage, c’est qu’il y a des thèmes qui sont entiers qui sont frappés d’interdit et protégés par une sorte de loi du silence. Bien plus, il y a pour chaque locuteur, dans chaque situation particulière, différents types d’information qu’il n’a pas le droit de donner, non qu’elles soient en elles-mêmes objet d’une prohibition, mais parce que l’acte de les donnerconstituerait une attitude considérée comme répréhensible. Pour telle personne, à tel moment, dire telle chose, se serait se vanter, se plaindre, s’humilier, humilier l’interlocuteur, le provoquer, le blesser, etc. dans la mesure où, malgré tout, il peut y avoir des rasons urgentes de parler de ces choses, il devient nécessaire d’avoir à sa disposition des modes d’expression implicite, quipermettent de laisser entendre sans encourir la responsabilité d’avoir dit.
Une seconde origine possible, au besoin d’implicite, tient au fait que toute affirmation explicitée, devient par cela même, un thème de discussions possibles.
Tout ce qui dit peut être contre dit.
Il est donc nécessaire à toute croyance fondamentale, qu’il s’agisse d’une idéologie sociale ou d’un parti-pris personnel, detrouver, si elle s’exprime, un moyen d’expression qui ne l’étale pas, qui n’en fasse pas un objet assignable, donc contestable.
Ducrot, O., Dire et ne pas dire, Paris, Hermann, 1972.
Discussion : Actuellement, on remarque que la jeunesse se soucie de moins en moins de tabous linguistes.
Discutez ce point de vue.
Sujet II : Commentaire suivi ou composé
La dormeuse
Quels secrets dans son cœurbrûle ma jeune amie,
Âme par le doux masque aspirant une fleur ?
De quels vains aliments sa naïve chaleur
Fait ce rayonnement d’une femme endormie ?
Souffle, songes, silence, invincible accalmie,
Tu triomphes, Ô paix plus puissante qu’un pleur,
Quand de ce profond sommeil l’onde grave et l’ampleur
Conspirent sur le sein d’une telle ennemie.
Dormeuse, amas doré d’ombres et d’abandons,Ton repos redoutable est chargé de tels dons,
Ô biche avec langueur longue auprès d’une grappe,
Que malgré l’âme absente, occupée aux enfers,
Ta forme au ventre pur qu’un bras fluide drape,
Veille ; ta forme veille et mes yeux sont ouverts.
Paul Valery, Charmes, ED. Gallimard, 1922.
Vous ferez le commentaire suivi ou composé de ce texte. Dans le cadre du commentaire composé, vousmontrerez comment Paul Valéry, par la description et la sensibilité, exprime l’idée de la mort paisible de sa jeune amie.
Corrigé du commentaire
1/ suivi :
A/ l’introduction
La situation : A l’instar de certains poètes romantiques pour qui la contemplation de la nature, des choses et des êtres permet d’accéder à certaines vérités, Paul Valéry s’adonne à une exploration sensorielle de l’image,du son et de l’idée dans Charmes.
L’idée générale : la description de la femme endormie
Le plan : 3 parties
L’interrogation du poète (1e quatrain)
La quiétude du sommeil (2e quatrain)
La contemplation (les tercets)
B/ le commentaire
1e partie : examiner le sens des deux interrogations en relation avec le sentiment d’inquiétude.
2e partie : faire ressortir les évocations auditives…